"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

samedi 23 juillet 2011

Premier coup de poing...et pas le dernier



Chers lecteurs, vos demandes empressées à l'égard des quelques gribouillis maladroits me lancent dans une nouvelle aventure, un exercice de style suggéré par "mi amiga del alma" et qu'elle exécute brillamment. Il s'agit en l'occurrence du thème de la première colère, sujet ô combien cher à mon coeur puisque je suis née en colère de n'avoir été ni attendue ni même espérée. Enfin, j'étais là et il fallait bien trouver le chemin de la vie et la colère m'a insufflé l'énergie nécessaire à remonter le torrent de néant qui m'aurait noyée. La colère est donc devenue ma qualité principale, elle a effacé la tiédeur de mon âme au prix d'une solitude bien méritée.
Revenons en cependant aux prémisses, à l'événement fondateur. Je sévissais à cette époque là dans le temple de l'adolescence qu'est le collège, là même ou s'expriment les différentes visions de la vie que nos parents ont bien pris soin de nous inculquer et dont nous pensons que nous allons nous défaire à la vitesse proportionnelle où la croissance de nos attributs fera de nous des adultes libres. Belle illusion, tout cela nous colle à la peau comme le caramel sur les dents - j'aime encore les bonbons, que voulez-vous!
L'heure fatidique de la récréation ou un nabot d'une quinzaine d'années prenait un malin plaisir à toucher mon postérieur à chaque fois que l'occasion se présentait avait fait monter en moi la rage féministe. L'atavisme - grande tante suffragette - allait d'autant plus s'exprimer pour la première fois dans toute sa dimension que le lieu était propice à l'affrontement des modèles d'existence.
Cette fois, j'allais me le faire, je l'avais prévenu: "la prochaine fois que tu oses, sale petit macho ("macho", ça je l'ajoute maintenant car je comprends le pourquoi du comment de ce comportement primitif, à l'époque c'était pas aussi clair) je te casse la gueule". Son rire provocateur raisonne encore...
La "prochaine fois" eut bien lieu et je mis ma menace à exécution avec une fierté mélée d'une satisfaction qui ne m'a jamais lâchée depuis. Un bon coup de poing dans le pif qui l'envoya illico vers l'infirmerie, ensanglanté, la virilité dans les chaussettes.
Non mais!

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