"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

vendredi 29 avril 2011

Princesse Catherine

J'étais là avant, c'est elle qui s'appelle comme moi, voilà qui est dit. Je suis d'ailleurs née à l'hôpital Sainte Catherine (non, c'est pas pour ça que mes parents ont choisi mon prénom, ils avaient chauffé leurs méninges avant le grand jour, paraît-il) dans les brumes des bords de la Mersey, en face de Liverpool, vestige d'un empire englouti et temple du chômage.
Les Royals, je les côtoie depuis mon premier souffle: Princesse Ann (au museau chevalin), Princesse Margaret (dry gin aboard), Prince Charles (pas encore architecte et qui ne le sera jamais). Je les voyais au gré des voyages, ils étaient si populaires à cette époque là que leur nom fur donné à la flotte des aéroglisseurs. Une de mes grandes tantes connaissait les dates d'anniversaire de tous ses membres et me les récitait à chaque visite au grand dégout de mon père qui les aurait tous guillotinés, surtout après son voyage sur le Queen Mary pour combattre en Lybie et dont il ne ramena comme souvenir que la malaria et un traumatisme profond qui le plongea dans un mutisme émotionnel pour le restant de ses jours.
De loin l'invention la plus impressionante de l'empire sur le déclin, on se sentait à leur bord emporté vers d'autres horizons, vers une dimension aussi mystérieuse que la technologie qui propulsait l'engin infernal, monstre hybride qui volait à la surface de l'eau dans un bruit de fracas si indescriptible que même certains marins parmi les plus confirmés ont bien juré qu'on ne les y reprendrait plus. Question de flegme, isn't it? Trop de flegme, pour une fois puisque la merveilleuse invention est maintenant au placard.
Il me faudra donc emprunter un de ces oiseaux de fer pour aller à Westminster.
Allez, mes bons, travaillez pour gagner moins.

lundi 25 avril 2011

Bande de cloches!

Ah les joyeuses Pâques, le pauvre Jésus en a enfin fini avec ce monde de tarés et croyez-moi c'est pas demain la veille qu'il va revenir, quoi qu'en disent certains illuminés outre atlantique entre délires créationnistes et obscurantismes en tous genres. D'ailleurs, pourquoi voudrait-il revenir le Jésus, pour assister au Royal Wedding de vendredi prochain? Il ne serait même pas invité, sa tunique est bien moins fashion que celles des émirs et autres démocrates notoires qui ont bien reçu leur carton, eux, et qui feront de ce mariage un haut lieu de despotisme pas éclairé du tout. Il est vrai qu'ils ne s'y rendront pas tous, certains sont trop occupés à mater la révolte qui fait rage chez eux. Bravo William, tu commences bien ta carrière, tu peux toujours aller faire le guignol pour quelques ONG, tu es bien digne de figurer dans le clan des parasites. Combien de temps encore devrons-nous supporter l'ostentation de votre inutile existence et l'imbécilité de la plèbe qui va une fois encore se lancer dans le ridicule camping urbain?
Combien d'energie déployée à lécher des miettes! Imaginez un instant cette même mobilisation pour quelque chose qui en vaille la peine, l'argent dépensé à d'autres fins que les rubans coupés...

Je vous invite à rejoindre le groupe Republic.org.uk sur Facebook.

mercredi 20 avril 2011

Coldplay - Viva La Vida


Juste comme ça parce que j'adore cette chanson, elle me donne des ailes et me transporte vers mon pays de naissance: nostalgie d'un époque si lointaine et si présente pourtant.

dimanche 17 avril 2011

QUE TINGUEM SORT(que tengamos suerte) LLUIS LLACH SUBTITULOS EN ESPAÑOL

A écouter, pendant que vous faites le voyage initiatique du "pa amb tomaquet". Le grand Lluís Llach, d'un village appelé Verges (mais oui!) connu pour deux raisons: le berceau du génie et la procession de la semaine sainte, la danse de la mort.

Allons à l'essentiel

Je ne peux résister plus longtemps. En ce dimanche, jour bête par excellence auquel j'ai du mal à donner un sens en l'absence de tout sentiment religieux, jour hybride qui n'est plus samedi et pas encore lundi, porteur donc de nostalgie du jour précédent et du stress qui affleure au fil des heures et nous précipitera , sauf infarctus nocturne, vers le coup de feu du lundi. Cependant en cette soirée dominicale, je me gausse, mais oui cela arrive aussi aux semi-mortels: ver de terre dans une vie antérieure, chien dans une future existence.
Parlant justement d'existence, je veux vous soumettre une idée qui a changé la mienne. Lorsque j'étais encore jeune et pleine d'espoir, je pris un jour un truc qui roule - vulgairement appelé train - pour accomplir mon destin au delà des Pyrénées et découvris - hilare de perplexité - un homme et un lieu. Oublions l'homme qui ne fit pas long feu et concentrons nous sur un lieu dont la réalité échappe au commun des mortels, une Atlantide que rien n'engloutira: la Catalogne. Non, mes nombreux lecteurs (petit trait d'autodérision), non, le catalan n'est pas une langue morte. Ça. j'aurais dû le savoir après avoir vainement tenté, lors d'un mémorable voyage scolaire, de comprendre des graffiti nationalistes qui ornaient tant de murs barcelonais. La petite chèvre était pourtant très insouciante et n'était partie que dans le but de consommer sa proie...
Le catalan, donc, langue - et non dialecte sauf dans ses variantes - parlée par des miillions de gens passés, tout comme moi, entre les mains du corsortium de normalisation linguistique, mais si ça s'appelle vraiment comme ça et on y enseigne avec une telle efficacité que même ta mère te reconnaît plus une fois le boulot terminé, dont la richesse vous permet d'assimiler les concepts clé fondamentaux à l'intégration. Or, le concept souverain tient en trois mots: pa amb tomaquet! The best catalan invention, celle qui nous sauvera de la misère, que l'on entrevoit justement le dimanche soir si on oubliait d'aller bosser le lendemain. Ce que je ne ferai pas. L'esprit se reposera quelques jours.
Il est grand temps que je vous révèle donc le grand secret des Catalans car je salive déjà et j'ai envie de donner une orientation culinaire à mes propos. (enfin quelque chose d'utile à dire)
Peu importe votre état psychique, prenez une tranche de pain digne de ce nom et plongez là dans les flammes de l'enfer (un grille-pain fera l'affaire). Pendant ce temps, ne doutez pas à saisir une gousse d'ail qui vous protègera des mauvais esprits et qu'accessoirement vous frotterez sur le pain d'or recto ou  verso, ou  recto-verso, selon vos pratiques habituelles. A ce moment-là vous vous emparerez d'une tomate qui n'avait rien demandé et qui fabriquait son jus tranquillement dans son coin et vous n'hésiterez pas à la trancher en son milieu avant de choisir votre moitié et  de la frotter - eh oui, c'est une histoire de friction - sur la tranche d'or. Une pincée de sel et un filet d'huile d'olive mettront un point final à cette merveille que vous accompagnerez d'un fromage au goût démesuré et d'un verre de votre nectar préféré.
Evitez, ensuite, la vie mondaine et les visites à la famille.

vendredi 15 avril 2011

COMPETICON

Je n’habite pas sous les tropiques mais dans un pays de la méditerranée où le temps atmosphérique importe plus que tout, il semble en effet que la misère soit plus supportable au soleil, tous les types de misère: sociale, humaine et économique. Nous n’avons certes pas de ponts pour la dissimuler puisque l’élément liquide que nous côtoyons c’est la grande bleue. Le printemps s’installe peu à peu et les cons fleurissent, dans leur imbécile diversité, une seule devise: gagner, voire plus réalistement le pathétique “participer” de cette chair à canons que produit le capitalisme. L’élite, les prédateurs qui marchent ou crèvent mais toujours dans le confort que leur procure l’illusion de contrôler leur destin et celui des cohortes qui s’affairent pour qu’ils puissent un instant griser leur cerveau et se sentir exister. Moments construits sur une société cristallisée dans un classisme du passé et peut-être du futur tant l’ascenseur social est en panne. Belle expression française que celle de l’ascension intraduisible au delà des Pyrénées en l’absence de contenu correspondant car voyez-vous les hurluberlus à raquette et à voile ne se posent pas de questions. Ils sont, et c’est bien ça leur but.
Eh ben, je me suis bien défoulée!

samedi 9 avril 2011

Bye, bye

Adieu, adeu, hasta nunca.
Ce blog vit ses dernières heures, le réel m'absorbe.
Supprimer les liens vers celui-ci.

vendredi 1 avril 2011

L'enterrement

Evénement bizarre qu'un enterrement dans l'alternance du tragique, l'absurde inanition d'un corps qui emporte un vécu et une partie de nous-mêmes, les sentiments qui ne seront plus partgagés, nos souvenirs désormais solitaires; et le comique - affleurant sans notre consentement - que le moindre détail d'ordre quasi littéraire déclenche comme une revanche de la vie sur la mort, du rire sur le néant.
Aux enterrements qui clôturent une longue vie, un fructueux passage sur terre, je rigole. Systématiquement. Combien de piliers ont masqué mes rires, combien de bénitiers ont recueilli mes spasmes faussement lacrymogènes, combien de condoléances présentées en toute hate, sans respirer puisque l'oxygène est le souffle du rire. Il en fut de même en cette dernière occasion, malgré les flagellations mentales sensées opérer le redressement moral sur le chemin du tanatorium. Il semble pourtant que le pêché n'ait aucune prise sur une âme si faible devant la tentation de la rigolade promise.
Alors que l'ecclesiatique voulait nous convaincre que la Terre est le lieu de la mort et que le ciel est bien celui de la vie eternelle, j'ai senti une irrepressible envie de me marrer tant j'avais le sentiment d'avoir rejoint la dimension inconnue: la quatrième ou la énième...C'est alors qu'ont résonné les premières notes de l'adagio de circonstance non sans les quelques fausses notes de rigueur, ce qui a considérablement empiré mon état que j'avais d'autant plus de mal à dissimuler qu'aucun pilier, crypte, lieu sombre ne me permettait un repli stratégique. En effet, qui dit tanatorium dit modernité, feng-shui, élégant dépouillement économique en somme.
Voyez-vous, il existe deux métiers maudits pour lesquels un retour ponctuel à la guillotine est à envisager: la coiffure et l'architecture, tous deux responsables de maintes destructions du paysage urbain.
Donc, secouée par ce que des esprits bienveillants auraient pu prendre pour des sanglots, quelle ne fut pas ma surprise - l'abominable coup de grâce - de constater que le duo musical était formé par un pianiste à la lassitude tenace et un violoniste dont la lèvre inférieure gonflée et tuméfiée pendait sur une énorme excroissance.  Le sort s'acharnait et mon agonie était à son paroxysme sous le regard réprobateur de ma fille qui a bien compris à ce moment là qu'elle devrait se faire une raison. Maman est vraiment secouée et pas qu'aux enterrements.