"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

lundi 27 décembre 2010

Karma

Brusquement alourdi en ces jours de fêtes pour certains et de tragédie pour d'autres, mon karma pèse et c'est l'heure du bilan. Mes pensées vont à tous les nouveaux pauvres qui déambulent dans les capitales valise à la main comme les zombis d'un monde désormais enterré sous le poids des dettes et de la capitulation de la politique. Ils sont les victimes haletantes d'une guerre qui fait rage et dévore hommes, femmes et enfants. Plus de soldats en partance pour des fronts savamment orchestrés, la fleur au fusil. Plus de bombardements et pourtant la même destruction: aux Etats-Unis, des rues entières aux maisons laissées pour mortes alors que le cortège des exclus prend le chemin de l'exode. Ici et là, les morts sont parmi nous, peut-être en serons nous demain puisque la politique - l'art du possible, en principe - a cessé d'exister et que les états arment les bras des spéculateurs qui vampirisent ceux qui furent des hommes.
Pas de guerre, donc, pour nous sortir du marasme. Une volonté politique qui fait cruellement défaut et des décisions qui satisfont nos géôliers par quelques sacrifices sur l'autel des dividendes alors qu'on nous répète que nous avons trop bien vécu et que le glas a sonné pour l'état providence. Revenons aux fondamentaux - marche ou crève, par exemple. Ah, que les penseurs de l'economie libérale  - de Jean-Baptiste Say à Friedman - seraient contents. Quel triomphe pour des idées qui n'ont jamais marché! Le bon Jean-Baptiste et sa loi des débouchés : l'offre crée sa propre demande - semble faite pour nous, enfin pour ceux qui sont encore en mesure de demander quelque chose et de payer...difficile quand toute votre vie tient désormais dans une valise (version française) ou dans votre voiture-maison (version USA, ils voient toujours plus grand). On vous dira que le social, c'est dépassé et qu'il faut laisser Keynes - dont les politiques de soutien de la demande ont donné les resultats efficaces que l'on sait - reposer en paix. Pourtant, les keynesiens respirent encore, on leur donne même parfois un petit Nobel (2008, mais oui!), même s'ils osent dire qu'affamer le peuple n'est vraiment pas correct. Allez, tous avec Paul (pas le poulpe, paix à son âme mais Krugman, qui remue encore).

jeudi 23 décembre 2010

Pardon

En ces dates où la joie côtoie la misère, je me retrouve dans l'obligation de perpétrer mon expédition punitive annuelle, à contre coeur, dans un état de pathétique abnégation.
Pardon de ne pas être plus courageuse, de ne pas refuser catégoriquement de transiger sous peine de passer le réveillon sous un pont, perspective qui me semble de moins en moins insoutenable, par ailleurs.
A toi le poulet, écologique tout au long de ton existence mais dont la mort vide le qualificatif de tout son sens, que j'irai chercher demain comme une mère recueille son rejeton à la sortie de l'école, dont les membres sectionnés feront la joie des convives, je demande pardon.
Alors que je placerai ton petit corps décapité dans son linceul métallique, j'entendrai les cris qui ne s'echapperont pas de ta gorge tranchée.
Tu aurais dû rester loin de ce monde qui verse ton sang pour son plaisir.
Un jour, c'est sûr, nous nous retrouverons, tu auras alors toute ta tête et nous parlerons d'une terre lointaine où l'homme se croyait tout permis.

lundi 20 décembre 2010

Histoires d'animaux

J'imagine le Père Noël, au loin, engraissant ses rennes avant le jour J. Ils doivent être opérationnels ce jour là et ce ne sera pas facile d'être partout en même temps, il faut faudra se dédoubler, que dis-je se démultiplier. Ils devront non seulement courir dans les airs, ce qui n'est pas à portée de tout le monde - même Jésus n'a pas fait mieux - mais aussi aider le PN (Père Noël, je précise et pas Programmation Neurolinguistique, quoique) à remonter le long des conduits des cheminées des enfants sages, et pas sages, la société de consommation aidant les parents repentants...
Donc, les pauvres rennes: ce sont en fait les femmes du PN. Mais oui, n'avez pas songé à un telle occurence? Comme elles, ils accomplissent les miracles qui rendent heureuses nos chères têtes blondes: ils prennent en charge l'intendance de Noël pendant que mÔssieur met son gros costume rouge et coiffe sa barbe, symbole d'inactivité. Les pauvres rennes ont donc besoin de manger plus que de raison pour ne pas faillir tant la tâche est ardue. Par un syllogisme trivial dont les details ne peuvent être révélés, je suis en substance un renne. Un renne en recherche d'ascèse urgente et qui ne désire plus que les nourritures sprituelles...sous peine de se transformer en truie.
Mangez! Mes cornes poussent.

samedi 11 décembre 2010

Les maux d'une fille à son père...

La fleur qui se fane laisse ses petales s'en aller, sa tige se rompre et son coeur s'éparpiller.
Particules d'existence.
Transports chimériques et nonchalants...
Combien d'aléas et de résignations nous ont enfin rendus si las!
Un dernier éclair, un souffle que l'on retient comme une prière, puis le coeur butiné renvoie l'abeille.
Le miel sera la vie, le vent sera ton souffle.

Médiocrité affichée

Pourquoi créer un blog puisque tout est déjà dit?
Je suis née, je n'échapperai donc pas à la mort et les mots insignifiants que j'ose écire ne sont d'aucune utilité au monde.
Insipide fourmi, je me prosterne devant l'univers et ne souhaite exister que pour ceux qui m'aiment un peu.