"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

dimanche 20 mars 2011

Mais, oui, c'est lui!

Liquéfaction

L’époque que nous vivons, parfois qualifiée de post-historique (?) suscite le perplexité et le doute. Fin de cycle – la fête est en effet finie - , elle constitue le terreau idéal de toutes les idéologies extrémistes qui renaissent et surfent sur le soi-disant échec des idéologies démocratiques en prétendant démontrer par un vocabulaire connoté – c’est un euphémisme – que tout n’est que conspiration visant les honnêtes gens, ce dont les courants de pensée conspirationnistes se gaussent en toute supériorité. Eux sont les élus du monde des ténèbres qui survit dans les égouts. Tout y passe, tout le monde, toutes les opinions reçoivent des sobriquets si nombreux en guise d’analyse simpliste, que le déchiffrage est impossible. La pâtée de mots, volontairement confuse, j’espère - sinon le séjour à Saint Anne est imminent – est censée en définitive nous précipiter vers la destruction salvatrice pour nos âmes dont l’élévation sera alors telle qu’elles n’auront plus à s’embarrasser d’un corps. Tout cela, sans même fumer un joint, chapeau!
Fuyons ce monde, n’y participons pas, cela ne sert à rien puisque tout est déjà tramé, ne soyons pas les complices de la perversité, celle-là même qui sous-tend pourtant notre pensée. Ne prenons parti pour rien étant donné que nous avons dépassé les clivages idéologiques et que toutes les politiques se valent, même si nous ne sommes pas dupes et que nous savons fort bien que nous véhiculons l’obscurantisme, cette idéologie dont les relents moisis traversent l’histoire. Le complot judéo-massonique, comme disait le bon Franco…
Nous le savons bien, la démocratie est imparfaite et les hordes de malheureux qui se précipitent dans les isoloirs sont les artisans de leur faillite, ces mêmes-là qui un beau jour ont permis qu’un homme noir accède à la fonction suprême.

samedi 19 mars 2011

On n'est plus chez soi

C'est cette phrase de titre qui symbolise la pensée politique majoritaire dans un pays qui semble de moins en
moins éclairé, et ce alors que nos magnifiques réacteurs nucléaires pètent la forme.

C'est vrai, ma bonne dame, on se demande parfois, souvent même, si on habite toujours en France où si, pendant notre sommeil bien trop lourd, le pays n'aurait glissé insidieusement de l'autre côté de la Méditerranée, on ne sait jamais vu le déplacement des plaques...Elle a bien raison la député, y'a qu'à les remettre dans les bateaux, après tout s'ils sont prêts à y rester pour venir, c'est leur problème et pas le nôtre même si ce sont des êtres humains. D'ailleurs, elle l'a bien dit Marine, notre barque est trop frêle et si on continue comme ça on va tous couler! Et qu'est ce qu'on aura gagné? Et puis, les pauvres, on n'en a déjà trop chez nous, on va quand même pas s'occuper des autres. Et c'est pas ça qui va m'empêcher de dormir!

Il est bien là le problème, notre conscience sommeille en toute tranquillité, déculpabilisée par d'incroyables déclarations - "on ne peut pas accueillir toute la misère du monde - qui enferme les mondes à l'intérieur de leurs frontières. Vraiment, pouvons-nous respirer à pleins poumons l'oxygène qui fait tant défaut dans la majeure partie du monde?
Demain, vous avez quelque chose à faire, n'est-ce pas?

dimanche 13 mars 2011

De tsunami en Tchernobyl

Ah, le nucléaire! Quelle belle technique, la France y excelle d'ailleurs et non contente de parsemer montagnes et vallées de ces élégants édifices, elle les exporte partout où l'homme est plongé dans l'obscurité de sa caverne. La France c'est Diderot et Aréva, que nos siècles des lumières éclairent l'esprit et réchauffent les corps!
Que de chemin parcouru depuis Tchernobyl! L'accident de l'ère soviétique, c'est dire si le vague souvenir du réacteur en guimauve - poison du passé et de l'avenir - est à des années lumière de notre radieux présent. C'est bien ce que nous dit, en ces heures de doute, notre chère ministre de l'écologie qui nous rassure: nous sommes virtuellement en risque zéro. Cherchez l'erreur. Pour ma part j'avoue sans pudeur mon ignorance et supplie une âme généreuse d'éclairer ma lanterne, je croyais en effet que l'écologie et le nucléaire n'étaient pas copains: explosion, fuite, irradiation, un trio que tout écolo qui se respecte fuit. Bien sûr, il y a la raison d'état...
Pauvre Japon, que mes mots sont dérisoires, le tsunami qui t'a frappé a emporté tant d'êtres chers, pourquoi alors dois-tu maintenant trembler devant tes réacteurs qui expirent l'horreur que tes descendants paieront?
Ne me dites pas, qu'il n'y a pas d'alternative, je ne le croirai pas.

mercredi 9 mars 2011

Leçon d'anatomie

Je me joins à l'initiative de ma chère amie et vous raconterai ici mes premiers émois amoureux alors qu'une larme coule le long de ma joue blette.
Je devais avoir 9 ans, il était aussi blond que les blés et son corps sentait le sable chaud, nous echangeâmes un regard, je partis en courant et lui me poursuivit en me proposant une sucette à l'anis...Que d'émotion dans ce doux visage, et patati et patata....
Mon dieu! La réalité est tout autre, cela fait maintenant des heures que j'essaie en vain de me souvenir d'une quelconque histoire d'amour pure et innocente mais rien à faire, j'avais d'autres intérêts et un grand attrait pour la connaisance médicale, je dirais même légiste puisqu'aucun prénom ne me vient à l'esprit, les corps ont remplacé les âmes dans mes souvenirs.
A un âge où l'on se pose les questions essentielles et que les hormones finissent le travail je prenais un malin plaisir à essayer de vérifier de visu les spéculations anatomiques que mon esprit, qui ne fut plus jamais innocent après avoir surmonté l' espoir un temps caressé et irrémédiablement déçu de déclarer ma flamme d'abord à Sacha Distel (R.I.P.) puis à Christopher Reeve (re-R.I.P) dont la culotte rouge visible à des kilomètres m'avait bien plus satisfaite que la contemplation de certaines pages des catalogues de vente par correspondance...Donc, tenant compte de ce conditionnement et des interrogations que suscitait la connaissance incomplète donc insupportable, je me mis en quête de quelques victimes...

mardi 8 mars 2011

Vieille pub trouvée sur le site Topito

8 mars?

Un 8 mars de plus aussi fade que les autres, à l'image de notre vie. La journée des miettes et des espoirs déçus, eternellement déçus puisque notre conditionnement - le prince charmant acéphale qui nous révélera enfin à nous mêmes- nous précipite vers l'erreur renouvelée qui nous conduit à chercher l'edelweiss au péril de notre intégrité afin d'exécuter notre destin de femme et son dommage colatéral, celui de mère. Il faudra donc se faire belle et recevoir la précieuse semence dans un torrent de plaisir (?) qui nous accomplira d'autant plus que, pour une question physiologique qui m'echappe encore, nous seules auront l'acuité auditive suffisante pour entendre les pleurs du fruit de nos entrailles.
Un 8 mars qui n'existerait pourtant pas si certaines d'entre nous - ma grande tante entre autres, morte dans la solitude d'un destin sans dérogations, à toi, Beryl! -  ne s'étaient sacrifiées à la conquête de quelques libertés sous surveillance, celles-là mêmes qui sont devenues un obstacle à notre pleine libération. Ecoutons les voix de celles qui, comme Elisabeth Badinter (qui porte tout de même le nom de son mari, un comble!) nous rappelle que la vigilance est plus que jamais de mise sous peine de passer nos futurs 8 mars aux fourneaux. Quoi? Voulez-vous dire que de toute façon les fourneaux ça vous connaît, et ce tous les jours que dieu fait?
Sortons la guillotine et tranchons enfin nos leurres. Prenons notre solitude en main et transformons la en liberté de vivre, d'exister, de jouir seule...en Harley Davidson.