"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

mercredi 9 mars 2011

Leçon d'anatomie

Je me joins à l'initiative de ma chère amie et vous raconterai ici mes premiers émois amoureux alors qu'une larme coule le long de ma joue blette.
Je devais avoir 9 ans, il était aussi blond que les blés et son corps sentait le sable chaud, nous echangeâmes un regard, je partis en courant et lui me poursuivit en me proposant une sucette à l'anis...Que d'émotion dans ce doux visage, et patati et patata....
Mon dieu! La réalité est tout autre, cela fait maintenant des heures que j'essaie en vain de me souvenir d'une quelconque histoire d'amour pure et innocente mais rien à faire, j'avais d'autres intérêts et un grand attrait pour la connaisance médicale, je dirais même légiste puisqu'aucun prénom ne me vient à l'esprit, les corps ont remplacé les âmes dans mes souvenirs.
A un âge où l'on se pose les questions essentielles et que les hormones finissent le travail je prenais un malin plaisir à essayer de vérifier de visu les spéculations anatomiques que mon esprit, qui ne fut plus jamais innocent après avoir surmonté l' espoir un temps caressé et irrémédiablement déçu de déclarer ma flamme d'abord à Sacha Distel (R.I.P.) puis à Christopher Reeve (re-R.I.P) dont la culotte rouge visible à des kilomètres m'avait bien plus satisfaite que la contemplation de certaines pages des catalogues de vente par correspondance...Donc, tenant compte de ce conditionnement et des interrogations que suscitait la connaissance incomplète donc insupportable, je me mis en quête de quelques victimes...

2 commentaires:

  1. Christopher Reeve! quand je le dis qu' on est prédestinées au déambulateur! Moi j' ai délaissé les sucettes et me laisse parfois tenter par un ricard, car la nostalgie du goût anisé est bien là! Je t' aime ma cynique soeur!

    RépondreSupprimer
  2. Moi cynique? J'ai pourtant suspendu le récit avant qu'il le devienne réellement, par pitié pour les bi-neurones échappés ou non de Krypton.
    Ceci dit je ne suis pas mécontente d'avoir atteint le point de non retour vers le précipice des illusions et la constante défenestration des souvenirs d'un autre monde.
    Ne te prive pas de te rappeler et d'espérer, tu es ce qu'il reste de vivant en moi.

    RépondreSupprimer