"En réalité je ne suis jamais né et en vérité je ne peux pas mourir" (Artaud)

dimanche 17 avril 2011

Allons à l'essentiel

Je ne peux résister plus longtemps. En ce dimanche, jour bête par excellence auquel j'ai du mal à donner un sens en l'absence de tout sentiment religieux, jour hybride qui n'est plus samedi et pas encore lundi, porteur donc de nostalgie du jour précédent et du stress qui affleure au fil des heures et nous précipitera , sauf infarctus nocturne, vers le coup de feu du lundi. Cependant en cette soirée dominicale, je me gausse, mais oui cela arrive aussi aux semi-mortels: ver de terre dans une vie antérieure, chien dans une future existence.
Parlant justement d'existence, je veux vous soumettre une idée qui a changé la mienne. Lorsque j'étais encore jeune et pleine d'espoir, je pris un jour un truc qui roule - vulgairement appelé train - pour accomplir mon destin au delà des Pyrénées et découvris - hilare de perplexité - un homme et un lieu. Oublions l'homme qui ne fit pas long feu et concentrons nous sur un lieu dont la réalité échappe au commun des mortels, une Atlantide que rien n'engloutira: la Catalogne. Non, mes nombreux lecteurs (petit trait d'autodérision), non, le catalan n'est pas une langue morte. Ça. j'aurais dû le savoir après avoir vainement tenté, lors d'un mémorable voyage scolaire, de comprendre des graffiti nationalistes qui ornaient tant de murs barcelonais. La petite chèvre était pourtant très insouciante et n'était partie que dans le but de consommer sa proie...
Le catalan, donc, langue - et non dialecte sauf dans ses variantes - parlée par des miillions de gens passés, tout comme moi, entre les mains du corsortium de normalisation linguistique, mais si ça s'appelle vraiment comme ça et on y enseigne avec une telle efficacité que même ta mère te reconnaît plus une fois le boulot terminé, dont la richesse vous permet d'assimiler les concepts clé fondamentaux à l'intégration. Or, le concept souverain tient en trois mots: pa amb tomaquet! The best catalan invention, celle qui nous sauvera de la misère, que l'on entrevoit justement le dimanche soir si on oubliait d'aller bosser le lendemain. Ce que je ne ferai pas. L'esprit se reposera quelques jours.
Il est grand temps que je vous révèle donc le grand secret des Catalans car je salive déjà et j'ai envie de donner une orientation culinaire à mes propos. (enfin quelque chose d'utile à dire)
Peu importe votre état psychique, prenez une tranche de pain digne de ce nom et plongez là dans les flammes de l'enfer (un grille-pain fera l'affaire). Pendant ce temps, ne doutez pas à saisir une gousse d'ail qui vous protègera des mauvais esprits et qu'accessoirement vous frotterez sur le pain d'or recto ou  verso, ou  recto-verso, selon vos pratiques habituelles. A ce moment-là vous vous emparerez d'une tomate qui n'avait rien demandé et qui fabriquait son jus tranquillement dans son coin et vous n'hésiterez pas à la trancher en son milieu avant de choisir votre moitié et  de la frotter - eh oui, c'est une histoire de friction - sur la tranche d'or. Une pincée de sel et un filet d'huile d'olive mettront un point final à cette merveille que vous accompagnerez d'un fromage au goût démesuré et d'un verre de votre nectar préféré.
Evitez, ensuite, la vie mondaine et les visites à la famille.

2 commentaires:

  1. je m' en suis payé une bonne tranche, mais au contraire je suis après allée souffler dans les
    bronches de la famille mon haleine aromatisée!

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  2. Bien fait! Comme j'admire - parmi tant d'autres choses - ton esprit rebelle!
    J'espère que tu as aimé cette consubstantiation fraternelle. Bisous

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